Le Cyclone, 12 juin 1926

La journée du 12 juin restera gravée dans le souvenir des hommes qui furent les témoins stupéfiés de cette manifestation soudaine des éléments déchaînés. Il leur en resterait une impression grandiose, si les conséquences fâcheuses n’en venaient ternir douloureusement l’éclat.

Un après-midi trop chaud, puis, vers 16 heures, un ciel tourmenté, tels étaient les précurseurs d’un orage qui, semblait-il, ne devait point se différencier de la longue série de ceux qui l’avaient précédé. Soudain, aux approches de 17 heures, la rencontre de deux violents orages provoqua, sur le flanc sud de Pouillerel, une tornade qui continua sa randonnée capricieuse et dévastatrice à travers le plateau de Valanvron, passant à la Chaux d’Abel, poursuivant ses ravages jusque dans la région de La Chaux près des Breuleux. Le phénomène inouï en violence ne dura guère plus de 2 à 3 minutes. Ses effets désastreux dépassent de beaucoup ce que nos almanachs content de plus terrifiant dans ce domaine.

Le nombre de blessés est relativement faible, si l’on considère la virulence du fléau. Un enfant de huit ans arraché à sa mère fut le pauvre martyr de cette journée.

Les illustrations de notre plaquette donnent une idée des visions apocalyptiques que rappellent à cette heure nos régions dévastées. La grande pitié qui se dégage de ces quelques instantanés, pris au hasard d’une course de la banlieue chaud-de-fonnière aux Franches-Montagnes nous dispense de toute vaine rhétorique.
Le nombre de blessés est relativement faible, si l’on considère la virulence du fléau. Un enfant de huit ans arraché à sa mère fut le pauvre martyr de cette journée.

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Les pertes matérielles ne peuvent encore être évaluées de manière précise, mais elles dépasseront sans doute le chiffre de trois millions articulés jusqu’à ce jour. Une centaine de maisons sont plus ou moins détruites et les forêts sont saccagées sur un front d’une vingtaine de kilomètres et d’une largeur de 200 à 1’000 mètres.

Il est maintenant une œuvre non de charité, mais de solidarité à accomplir. Dans une telle circonstance, seule la spontanéité du cœur montagnard peut adoucir les effets de la fatalité. Nos compatriotes, victimes de l’affreux destin, ont droit à notre sympathie active. Il faut que dans un court laps de temps, tous les dégâts soient réparés.
Ainsi le bilan de cette journée funeste se soldera bientôt par le souvenir réconfortant d’une belle manifestation d’entr’aide fraternelle

Ed. H.


La plaquette a été tirée par Edition « Helio-roto », Arts graphiques Haefeli & Co, La Chaux de Fonds d’après les photographies de F. Haefeli

Document fourni par Christian Grandjean, Juriens

« Cyclone La Chaux de Fonds Franches-Montagnes », Haefeli helio-roto

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